Pierres à cerfs de Mongolie
Depuis des millénaires, le peuple Mongole entretient des liens très étroits avec son milieu. Soumis à de rudes conditions, il a dû adapter son mode de vie au dictat du ciel et de la terre. Le nomadisme a ainsi permis de répondre aux besoins du bétail, indispensable à la survie. Selon des traditions ancestrales, les migrations suivent toujours inlassablement le fil des saisons. Durant le court été, les éleveurs mènent leurs animaux au Zuslan (pâturage d’été) afin que ceux-ci s’engraissent d’une végétation grasse en vue de faire face aux rudesses de l’hiver. Mille ans avant notre ère, des tribus vivaient déjà au rythme de la nature. Pratiquant l’animisme, ils ont laissé la trace de leurs vénérations sous forme de monolithes gravés appelés « pierres à cerfs ». La Mission archéologique conjointe Monaco-Mongolie (resp. J.Magail, musée d’anthropologie préhistorique de Monaco) cherche à comprendre la riche histoire de ce peuple des steppes.
Depuis l’âge du Bronze, de génération en génération, les cultures qui se sont succédées ont adopté le nomadisme pour répondre à la rudesse du climat. Les yourtes font partie de l’héritage de cette remarquable adaptation au milieu.
L’élevage assure la survie des nomades. Pour subvenir à ses besoins annuels, une famille d’éleveurs doit posséder environ 500 têtes de bétail.
En Mongolie, on pratique l’élevage dit des « cinq museaux » : ovins, caprins, bovins, équins et camélidés. Les éleveurs utilisent tout dans un animal domestique : la viande, le lait, la peau, la laine, le crin, les os, les excréments…Les moutons fournissent l’essentiel de l’alimentation carnée ainsi que la laine pour fabriquer le feutre. Les chèvres permettent de produire du cachemire. Les bovins, vaches et yaks, donnent le lait et la viande. Leurs excréments servent à chauffer la yourte.
Mille ans avant notre ère, des tribus nomades ont érigé sur un vaste territoire des centaines de stèles ornées de gravures représentant principalement des cervidés, des armes et des figures géométriques.
Les cerfs gravés sur les stèles sont une preuve de la vénération aux esprits de la nature de ces ancestrales tribus des steppes.
Les vestiges sont nombreux sur le site de Tsatsyn Ereg. Cette richesse archéologique révèle l’étendue du pouvoir des ancêtres des nomades actuels, renforçant ainsi leur identité.
Les archéologues fouillent un tertre en pierres sèches situé près du centre de recherche archéologique de la mission conjointe Monaco-Mongolie. Des techniques modernes de modélisation 3D sont utilisées pour étudier les vestiges.
Un éleveur mongol conduit son troupeau au pâturage. Depuis 3000 ans, le cheval est le compagnon fidèle des nomades. Les archéologues retrouvent des chevaux sacrifiés accompagnant les défunts, preuve du lien ancestral qui unit l’homme et l’animal.
La stèle au visage située sur le site d’Ulaan Uushig est d’une exceptionnelle beauté.
Coopération et transmission de savoir-faire se mettent en place entre les équipes de recherche d’origines diverses : mongole, monégasque, russe et française. Les complexes funéraires fouillés s’organisent autour d’un tumulus central entouré de nombreux tertres satellites.
Ce paysage dénudé est le fruit d’une évolution bien évidemment liée à la géologie mais aussi à une occupation humaine ancestrale : élevage extensif, déforestation, implantation des complexes funéraires…